La Numismatique en Mâconnais » Alexandre Morlon, Commemoration Grande Guerre, Documents d'archives, Médailles, Une monnaie une histoire » Alexandre Morlon et la médaille Interalliée dite Médaille de la Victoire (1923)
Alexandre Morlon et la médaille Interalliée dite Médaille de la Victoire (1923)
par gilles Marchand


Médaille ronde en bronze, du module de 36 mm.
Ruban de largeur de 36 mm, aux couleurs de deux arcs-en-ciel juxtaposés au centre par le rouge.
Outre les frappes de la Monnaie de Paris, cette médaille sera aussi commercialisée avec des modules différents par d’autres éditeurs.
Avers : l’effigie d’une victoire ailée, en pied et de face, tenant en main droite un rameau d’olivier et en main gauche une couronne de laurier.
Revers : les initiales R.F. encadrant un bonnet phrygien surmontant l’inscription LA / GRANDE GVERRE / POVR LA / CIVILISATION / 1914 – 1918.
L’idée même de la médaille commémorative interalliée dite Médaille de la Victoire est née en 1918 et la proposition de création est présentée par le Maréchal FOCH au cours d’une réunion du Conseil Supérieur de Guerre le vendredi 24 janvier 1919 : « J’ai l’honneur de proposer au Conseil Suprême des Alliés, que les combattants de la grande guerre appartenant aux différentes nations reçoivent une médaille commémorative. Ce glorieux insigne, porté par eux dans toutes les parties du monde, entretiendrait et conserverait ces sentiments d’étroite camaraderie qui après avoir fait sur le champ de bataille, la force de nos Armées, assurerait dans la paix, la grandeur des nations alliées, par l’union dans le souvenir.»
(source : https://www.medaillesinteralliees.fr/france-médailles)
En France, elle est créée par une loi du 20 juillet 1922 et les modalités du concours destiné à choisir le modèle définitif sont publiées au Journal Officiel de 9 novembre 1922.
Le cahier des charges, outre une description de la médaille qui encadrait strictement le dessin souhaité, fixait le déroulé du concours ouvert aux artistes français et les rétributions financières qui reviendraient aux meilleurs projets.
Chaque artiste ne pouvait présenter qu’un seul projet “en plâtre non patiné, modelé, face et revers, à la dimension de 20 centimètres de diamètre”. Ces projets devaient être déposés entre le 1er et le 15 février 1923 et comporter une réduction photographique à la grandeur d’exécution.
Alexandre Morlon participe au concours et dépose son projet au commissariat des expositions des beaux-arts au Grand Palais sous la dénomination “aux Victorieux”. Le modèle de Morlon était d’un dessin très sobre. Sa victoire ailée est vêtue d‘une longue tunique aux plis droits et porte au côté une lourde épée.
Un journaliste de l’époque ajoute “De ses bras, qu’elle tient levés et largement ouverts, elle semble offrir aux combattant de la Grande Guerre, en même temps que la couronne de laurier des braves, le rameau d’olivier qui symbolise la paix”.

Alexandre Morlon remporte le concours le 16 mars 1923 (à la majorité relative avec 15 voix sur 32 au 3ème tour) devant cinquante autres projets.
Il reçoit une prime de 3.000 francs pour avoir vu son projet être classé 1er. Par la suite, il touchera 2 centimes par exemplaire vendu.
La médaille sera mise en vente le 9 aout 1923 et sa commercialisation fera l’objet d’une large communication nationale. Dès le premier jour, un public nombreux se presse pour en faire l’acquisition. Selon les sources, l’estimation du nombre total de médailles vendues varie de 2 000 000 à 6 170 000 exemplaires.
Classé dans : Alexandre Morlon, Commemoration Grande Guerre, Documents d'archives, Médailles, Une monnaie une histoire · Mots-Clés: 1914-1918, 1923, Alexandre Morlon, combattants, Commémoration, commémorative, Grande Guerre, guerre mondiale, interalliée, Médaille, Monnaie de Paris, Morlon, Victoire







