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De la genèse de la croix dite « mâconnaise » – partie 2

Aussi, depuis longtemps j’entends parler de monnaies carolingiennes frappées à Mâcon durant le règne de Charlemagne, sans pour autant avoir vu un seul exemplaire. C’est en faisant une recherche tout autre, sur le monnayage au nom de Charles V, que je découvre en ligne, le médailler du Musée d’État de Berlin. Je fais donc ma recherche sur les monnaies de Charles V, comme je l’envisageais d’abord, mais…, j’y suis, j’y reste, j’en profite pour explorer tout ce qui peut potentiellement intéresser mes autres recherches personnelles et, le cadre de nos publications ici. Et là, avec le mot « Mâcon » dans le moteur de recherche du site du Musée de Berlin, elle apparait, et en plus quelle beauté, unique exemplaire qui nous soit parvenu semble-t-il, mais elle existe bel et bien. Je m’empresse de télécharger les clichés, de belle facture et libre de droit (merci à nos voisins germaniques, une petite leçon pour la BNF, qui facture très cher, ses droits à l’image sur des biens nationaux, donc propriété du peuple français, donc de tous, si l’on en fait un usage a vocation mercantile, je rêve !).

Avers : CARO  /  LVS sur deux lignes ceint d’un grènetis

Revers : H // AI   et   C // H sur deux lignes et séparés par les bras d’une croix au centre circulaire évidé et pointé, les extrémités des bras de la croix sont habillées de deux besans juxtaposés, le tout dans un grènetis extérieur.

Il faut lire dans le revers ; MAI // CN, abréviation pour MATISCON, en effet il est très fréquent de trouver des lettres « M » et « N » représentées par une « H » sur les monnaies médiévales, ce qui ne simplifie pas la lecture des légendes.

L’attribution à Mayence (Mainz) est à exclure, puisque le monnayage de cette ville sous les carolingiens est bien connu, et pour ce type précis de denier au nom de Charlemagne, sa titulature est systématiquement MADGCS, et sur les monnaies plus tardives MONGOCIA, très loin de celle présente sur ce denier.

En outre ce denier, unique exemplaire qui nous soit parvenu, possède un pédigrée long comme le bras, puisqu’il provient de la très célèbre collection Gariel. Il est dommage que les institutions françaises ne se soit pas portées acquéreuses de cette si rare monnaie, témoignage toujours unique à ce jour, d’une activité monétaire encore balbutiante mais belle et bien existante à Mâcon à la fin du VIIIè siècle.

Cette découverte est des plus importante puisqu’elle repousse d’un siècle l’origine du monnayage carolingien de Mâcon, et comble ainsi un vide numismatique d’un siècle et demi. Des monnaies au nom de Louis 1er le Pieux, de Lothaire 1er ou Charles II le Chauve existent-elles ?

à suivre…

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