Fausse monnaie à Mâcon : les suspects interpellés rue de Lyon !

par gilles Marchand

La police a été averti par des commerçants de Varennes que deux hommes accompagnés par deux femmes avait réglé leurs achats à l’aide de fausse monnaie. Grace au signalements fournis, les quatre suspects ont rapidement été retrouvés dans un meublé situé Rue de Lyon à Mâcon …

Les faits se sont déroulés en mars 1873 et ont été rapportés dans les moindres détails dans le Courrier de Saône et Loire du 4 juillet 1873. Lors de leur interpellation, les quatre personnes étaient en possession de 34 fausses pièces de 5 lires à l’effigie du roi d’Italie Victor Emmanuel et au millésime de 1872.

Il ne s’agissait pas là de simples comparses seulement chargés d’écouler une production illicite de fausse-monnaie mais de véritables faussaires car les policiers ont découvert dans leur logement tout le matériel nécessaire à la fabrication de cette fausse monnaie (cuillères et fourchettes en plomb ou en métal blanc destinées à être fondues, équipement permettant la réalisation des moules, limes, …) ainsi que la vrai pièce qui avait servi de modèle. Les accusés reconnurent la fabrication d’une centaine de fausses pièces de 5 lires, représentant une valeur de 500 francs.

Il faut savoir qu’à l’époque, ces pièces italiennes étaient acceptées en France pour la même valeur qu’une pièce de 5 francs. En effet, un accord international liait depuis le 23 décembre 1865 la France, la Belgique, la Suisse et l’Italie. Il s’agissait d’une union monétaire connue sous le nom d’ “Union latine” qui, avec l’uniformisation des monnaies frappées par chaque pays (titre, module), donnait cours légal aux monnaies frappées dans les États signataires. A son apogée, une trentaine de pays avait rejoint l’Union latine, ancêtre de l’union monétaire actuelle et de l’Euro. La Grande Guerre de 1914-18 et la crise financière et monétaire qu’elle engendra mettra fin à cette union.

La fabrication de fausse monnaie italienne en France et sa mise en circulation était donc un délit et les accusés, reconnus coupables, furent condamnés le 2 juillet 1873 à des peines de prison allant de 5 ans pour les deux femmes à 8 années pour l’un des faux-monnayeurs. Le deuxième accusé qui avait dénoncé l’initiateur du trafic et permit son arrestation dans la région de Marseille fut exempté de peine.

Pour plus d’informations sur l’Union Latine, vous pouvez lire la page qui lui est consacrée sur le site Wikipédia en cliquant sur le lien suivant :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_mon%C3%A9taire_latine

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