Des monnaies de Mâcon au nom de Charles V identifiées – partie 1

Par Oleg

Introduction :

Un soir que je regardais une émission télévisée ayant pour sujet l’histoire de France, plus particulièrement sur la Guerre de Cent Ans, un commentaire a attiré mon attention, il a dû sembler anodin pour beaucoup, mais il a déclenché chez moi un sursaut, comme une ampoule qui s’allume brusquement dans mon cortex cérébral et qui me fait me poser la question « Oh bon sang ! je n’avais pas pensé à ce détail ! Et si… ? ». Quelle était donc cette phrase « choc » ? ; la voix off précisait dans ces explications que, pendant la Guerre de Cent Ans, notamment après la Bataille d’Azincourt en 1415, l’espérance de vie en ce début de XV^è siècle avait chutée brutalement, pour passer de 60 à 40 ans. Appliqué à la recherche numismatique, ce commentaire est de la plus grande importance si on le rapporte plus précisément à ce que l’on connait de l’activité de l’atelier monétaire de Mâcon à cette période.

Constats sur l’activité de l’atelier depuis 1262 sous Louis IX à l’avènement de Charles VI en 1385 :

Comme pour beaucoup d’atelier monétaire de la France médiévale, il existe une période pour laquelle nous ne pouvons attribuer des monnaies à un atelier précis faute d’archives et signes distinctifs particuliers. En effet, pour les frappes souvent comtales sous les capétiens, le nom de la cité émettrice est indiqué en toutes lettres. Mais dès la réforme monétaire de Louis IX, dit « Saint Louis », en 1262, et la mise en place du nouveau système basé sur le gros tournois les productions s’uniformisent, et le nom de la ville disparait du revers des divisionnaires.

1/- Denier de Mâcon au nom de Philippe 1^er

2/- gros tournois au nom de Louis IX d’un atelier indéterminé

Mâcon ne déroge pas à la règle, puisqu’après 1239 et la cession de la Comté au roi Louis IX, l’atelier devient royal, et plus rien ne permet de distinguer les productions mâconnaises du reste du royaume (à moins que Jean-Claude ait quelques révélations à nous faire sur son travail de recherches sur les gros tournois ?). Certes il existe une multitude de marques secrètes très discrètes sur ces émissions de Louis IX à Charles V, mais aucune archive ne nous est parvenue permettant d’attribuer telle ou telle marque à une officine précise. Nous avions donc pour Mâcon une lacune numismatique qui s’étalait de 1262 à 1385, date à laquelle on frappe les premières émissions au nom de Charles VI qui est pourtant est monté sur le trône dès 1380 à la mort de son père le roi Charles V !!!

Alors quid de la période 1380-1385 quant aux productions monétaires ? Il est inenvisageable que l’on soit resté cinq ans sans battre monnaie à Mâcon comme ailleurs. En début de règne du roi Charles VI, alors mineur, la régence est toujours assurée par « les ministres » déjà en place sous le principat de Charles V, aussi on a forcément produit des monnaies, forcément sur les types déjà existants et émis sous le roi défunt, Charles V. D’ailleurs Dieudonné dans son ouvrage « La monnaie royale depuis la réforme de Charles V jusqu’à la restauration monétaire par Charles VII, spécialement dans ses rapports avec l’histoire politique », publié en 1911 écrit :

…

…

à suivre…

Sources :

Musée des Ursulines à Mâcon

Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale de France

Numiscorner

CGB

Maison R&C Marseille

Heritage Auction

Poinsignon Numismatique

Classical Numismatic Group

Beaussant & Lefevre

Ebay Taittinger Numismatic

Collection de l’auteur

Trésor du Nuits Saint Georges

La monnaie royale depuis la réforme de Charles V jusqu’à la restauration monétaire par Charles VII, spécialement dans ses rapports avec l’histoire politique, A. Dieudonné, 1911

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