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Reconnaître le “grosus” ou “gros aux lis sous une couronne” de Mâcon (Partie.1)

Par Oleg

Avant-propos :
L’une des monnaies les plus difficile à retrouver pour le règne de Charles VI, est le « grosus », et ce, pour tous les ateliers. Et pour cause, sa période de frappe fût si courte, que les faibles quantités produites entre novembre 1413 et juin 1414, ne permettent pas d’espérer en voir passer en vente aussi souvent que les collectionneurs le souhaiteraient.

En outre, ce type ne répond pas toujours au cahier des charges fixées auparavant par Charles VI, quant aux marques d’atelier et autres points secrets.

Aussi, il est souvent difficile, pour le novice que je suis encore, d’attribuer à coup sûr une monnaie à une ville.
Je ne suis certainement pas le seul dans ce cas, d’où cet article sur les « grosus » de Mâcon que j’ai construit sur la parution de Stéphan Sombart, éditée dans le Bulletin de la Société Française de Numismatique, en mai 1995, et que j’ai allégée et aérée, pour me concentrer sur l’atelier de Mâcon.
Je vous engage à lire l’’article complet sur tous les ateliers concernés à l’adresse suivante :
http://www.inumis.com/ressources/france/articles/grosus/grosus-fr.html

Contexte historique ayant conduit à la création et au retrait du type nommé « grosus » :

Gros aux lis - 1413

Gros aux lis – 1413

En 1413, la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons déchire le royaume. A Paris, les “cabochiens”, alliés des Bourguignons, proposent une réforme contre les abus de l’administration, les excès financiers de la cour royale, et invitent au retour à la bonne monnaie. Le 7 juin 1413, l’émission du « gros aux lis » répond à cette attente. Cette monnaie est taillée à 84 au marc (2,91 g.) et à un titre de 11 d. 16 grains(1).

Mais, le 3 novembre 1413, une ordonnance décrit ce gros “lesquels n’ont pas été et ne sont agréables à notre peuple qui les trouve trop faibles”(2). Un nouveau gros est alors émis avec une taille de 65 1/4 au marc (3,75 g.) et un titre de 9 deniers, tout en respectant le pied 29e. Il s’agit du gros dit “grossus” ou « gros aux lis sous une couronne »(3).

Cette monnaie est la première qui porte le terme de gros comme indication de valeur. Le terme est écrit GROSVS et non GROSSVS comme l’indiquent de manière erronée certains auteurs (4).

Frappé pendant seulement six mois, pour succéder au « gros aux lis », la production du « grosus » cessera le 4 juin 1414, au profit du « blanc guénar », de retour pour la 4ème émission, et sera démonétisé et retiré en 1417 avec l’apparition des « agnel d’or ».

Les ateliers qui ont réellement produits des « grosus » :

Selon le registre “entre deux ais”(5), huit ateliers devaient battre cette monnaie :
Châlons-sur-Marne, Paris, Rouen, Saint-Quentin, Saint-Lô, Tournai, Troyes, et Villeneuve-Saint-André.

Jean Lafaurie affirme que s’il n’en a pas été frappé à Troyes, Mâcon l’a produit, et Montpellier aussi(6). Grâce aux recherches de Stéphan Sombart, ces observations ont été complétées, et, ont permis de faire le point sur les ateliers qui ont émis cette monnaie. Il s’agit de Mâcon, Châlons-sur-Marne, Montpellier, Paris, Poitiers, Rouen, Saint-Lô, Tournai et Tours. Aucun exemplaire de Troyes(7), ou de Villeneuve-Saint-André n’a été retrouvé et, le gros de Saint-Quentin n’a jamais été frappé selon Jean-Baptiste Giard, spécialiste de l’atelier(8).

Au total, sur les huit ateliers qui devaient battre cette monnaie, seuls cinq semblent donc l’avoir fait, et quatre autres, non prévus, l’ont battu : Mâcon, Montpellier, Poitiers et Tours.

(à suivre dès la semaine prochaine)

————-

1– (L. CIANI.- Les monnaies royales françaises.- Paris, 1926, N° 518. J. LAFAURIE.- Les monnaies des rois de France.- Paris/Bâle, 1951, N° 385. J. DUPLESSY.- Les monnaies françaises royales.- Paris/Maastricht, 1989, N° 381)
2– (Comprendre trop “légers” par le mot “faibles”. Archives Nationales, Z1b/58 f° CXXXI)
3– (L. CIANI.- op. cit., N° 520 et 521. J. LAFAURIE.- op.cit., N° 388. J. DUPLESSY.- op. cit., N°384 et 384a)
4– (Seul CIANI indique une description correcte de cette monnaie, LAFAURIE et DUPLESSY indiquent “BNDICTVM” au lieu de “BENEDICTVM” par erreur, ainsi que “GROSSVS” au lieu de “GROSVS” chez Lafaurie).
5– (Archives nationales, Z1b/54, f° CLXVI v°)
6– (LAFAURIE, op. cit., p. 388)
7– (L’exemplaire de la vente Burgan du 21 novembre 1987, N°379, cité comme de l’atelier de Troyes est en fait de Tournai, sautoir comme symbole et graphie particulière)
8– (J.-B. GIARD.- La monnaie de Saint-Quentin au temps de Charles VI et de Charles VII (1385-vers 1447).- Thèse dactylographiée, p. 31 et 114)

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