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La paternité du Puma au revers de la 10 centésimos 1930 de le République d’Uruguay (1/2)

Article de M Eduardo Cicala paru en mars 2021 dans le bulletin numismatique “El Sitio” n°38 de l’institut uruguayen de numismatique

La paternité du Puma :

Le 11 janvier 2015, M. Gilles Marchand a écrit, sur le site numismatique-en-Maconnais, un article sur le travail d’Alexandre Morlon à l’occasion du concours monétaire de 1928 pour la création d’une pièce de 100 francs et d’une pièce de 10 francs.

À la fin de sa note, il indique qu’Alexandre Morlon avait réalisé en 1930 pour la République d’Uruguay une pièce de 10 centésimos commémorant le centenaire de la première constitution de ce pays. A propos du revers de cette monnaie il a écrit : ” Cette pièce, frappée par la Monnaie de Paris, porte sur le revers un couguar en face d’un lever du soleil “.

M. Gilles Marchand revient sur le sujet le 27 septembre 2015 en ouvrant un débat :

” Cette pièce, frappée par la Monnaie de Paris, porte au revers un puma devant un lever de soleil.

Une question me taraude depuis que j’ai découvert cette monnaie : L’avers où figure la République est signé d’Alexandre Morlon (mais même sans signature, on ne peut pas douter de l’auteur de l’effigie tant elle est similaire aux essais qu’il avait réalisé et aux monnaies qui en ont découlé). Par contre, le revers ne révèle par l’auteur de la gravure. Les seuls indices sont les différents de la monnaie de Paris.

En théorie, l’absence de signature sur une face signifie que l’ensemble a été réalisé par le même auteur mais j’aime bien les certitudes. “

Avant-propos :

Dans le livre de la Banque de la République Orientale d’Uruguay (BROU), ” Work of the Board, 1928- 1939, Estudio, Notas Iniciativas ” publié en 1931 par la Casa Barreiro y Ramos S.A., nous trouvons des détails historiques de la création de cette monnaie de 10 centésimos frappée à l’occasion de la célébration du Centenaire de 1830 qui nous permettent de reconstituer le déroulement de cette histoire et ainsi donner une réponse à M. Marchand.

Le conseil d’administration de la BROU décida de participer aux événements du centenaire de 1830 (Loi 6621 de la 1er juillet 1929), il est alors proposé d’émettre une pièce commémorative (directive 6666 du 20 août 1929, livre 27, folio 369).

Dans ce document, il est indiqué que “… Pour l’exécution des coins, un concours privé d’artistes nationaux sera également rapidement organisé afin qu’ils présentent des dessins en clair-obscur des faces des trois pièces faisant allusion au centenaire, afin que ces dessins soient ensuite modélisés par un sculpteur européen de réputation notoire. Pour leur production, il est décidé que ces frappes soient réalisées ensemble dans une grande Monnaie officielle européenne…”.

Il a été prévu d’établir une liste d’artistes nationaux dont seraient sélectionnés ceux qui participeraient au concours privé.

Plus loin dans le même procès-verbal, il est indiqué que le secrétaire du directoire de la BROU, M. Raul Montero Bustamante, a été chargé de se rendre en Europe afin de trouver des graveurs qui développeraient les projets basés sur les dessins résultant du concours privé ainsi qu’une maison de frappe pour les trois pièces qui représenteraient ladite commémoration.

Montero Bustamante a obtenu la liberté de sélection des graveurs et de la maison de frappe sur la base de ses critères personnels. Pour cette mission, il disposait d’un temps très limité car les pièces devaient être prêtes en juillet 1930 à Montevideo.

Après une tournée en France, en Angleterre et en Allemagne, il décide que la meilleure expression de ces pièces ne sera obtenue qu’à Paris. M. Michel Dally, directeur de la Monnaie de Paris qui avait présidé le Concours officiel de 1928 pour la création des nouvelles pièces de 100 francs et 10 francs, lui avait recommandé les graveurs Français Lucien Bazor, Pierre Turin et Alexandre Morlon. Chacun d’eux a réalisé l’un des trois coins correspondant aux trois pièces du centenaire[1].

(à suivre)


[1] Alexandre Morlon réalisera la pièce de 10 centésimos en cuivre aluminium au module de 27 mm qui sera frappée à 5.000.000 d’exemplaires. Lucien Bazor se verra confier la gravure de la 5 pesos en or au module de 22 mm et pesant 8.485 grammes qui sera frappée à 100.000 exemplaires. La troisième monnaie commémorative, la 20 centésimos sera réalisée par Pierre Turin. En argent 800/1000 et au module de 25 mm, elle sera frappée à 2.500.000 exemplaires. (ndr)

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