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L’achat de l’office de changeur de Mâcon en 1725

Peseur d Or de Quentin Metsys

Peseur d Or de Quentin Metsys

Pendant très longtemps, la valeur d’échange des monnaies était liée au poids et au métal qu’elles contenaient. L’ère de circulation de ces monnaies était limitée et les commerçants qui voyageaient (notamment lors des foires) devaient changer les espèces qu’ils détenaient en monnaies acceptées localement. (comme nous devons le faire actuellement lorsque nous voyageons en dehors de la zone Euro).

Par ailleurs, il n’était pas rare que les souverains à la recherche de fonds procèdent à de nouvelles émissions d’un titre ou d’un poids moindre que les anciennes monnaies qui étaient alors décriées.

L’échange des monnaies se faisait auprès d’une office de changeur. Cette profession était strictement réglementée et il fallait montrer “patte blanche” pour obtenir du roi la possibilité d’exploiter une office de changeur.

Les Archives municipales ont gardé la trace le l’achat de l’office de changeur de Mâcon par H. Chandon en 1725 :

Achat de l’office de changeur de Mâcon en 1725 (Archives municipales de Mâcon - BB176, feuillet 5 recto, lignes 2 à 12)

Achat de l’office de changeur de Mâcon en 1725 (Archives municipales de Mâcon – BB176, feuillet 5 recto, lignes 2 à 12)

Voici la transcription de ce document : […] Louis, par la grace de Dieu, roy de France et de Navarre, a tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut. Scavoir faisons que pour lantiere confiance que nous avons en la personne d’Hubert Chandon, et de ces gens, suffisance, loyauté, prudhomie, capacite et experiance au fait de nos monoyes, pour ces causes nous luy avons donne et octroye, donnons et octroyons, par ces presentes, lun des trois cent offices de changeurs, pour estre establis dans les principalles villes de nostre royaume, crees par nostre edit du mois de juin 1696, veriffie ou besoin a este, et reglemens intervenus en execution, et estre estably en la ville de Macon, pour tenir registre en bonne forme de touttes les anciennes especes a reformer, et des matieres dor et dargent, et de billon a convertir qui resteront dans son change ; lesquels il sera tenu de porter aux hostels des monoyes les plus proches de sa residence, ou la valeur luy en sera payee sur le pied des tarifs de la cour des monoyes, sans quil puisse divertir ny commercer aucunes desdittes matieres et anciennes especes, ny les remettre dans le public […].

Ce document met en évidence des obligations qui étaient faites au changeur :

  • Réformer les anciennes espèces ;
  • Convertir les monnaies “étrangères” ;
  • Livrer l’ensemble aux hôtels des monnaies.

Par ailleurs, il leur interdit de commercer et de remettre dans le public les anciennes espèces.

Cette réglementation peut nous sembler contraignante mais elle avait le mérite de maintenir la confiance dans les monnaies qui circulaient, d’éviter la spéculation (les bénéfices des manipulations monétaires revenant au roi) et de retirer de la circulation les espèces qui n’avaient pas (ou plus) cours légal.

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