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A la pêche aux moules … partie 2

par Oleg

 

Quelques hypothèses et réponses :

R1/- En ce qui concerne la présence de cet objet à la frontière des territoires des Eduens, des Séquanes et des Ambarres, la datation du moule nous permet d’envisager que les ateliers monétaires celtes à l’époque, étaient mobiles et suivaient peut-être les mouvements de troupes, afin de fabriquer et payer la solde des soldats en campagne contre les armées de Jules César, lors de la conquête des Gaules. En effet il fort peu concevable qu’un atelier fixe ai pu être situé à demeure, dans une bourgade aussi petite et de plus, à la frontière des territoires des tribus voisines, souvent rivales, au risque de se faire saisir par la force le nerf de la guerre. La trouvaille de Saint Romain des Îles dans la fin des années 60, d’un coin monétaire gaulois (Musée des Ursulines – Mâcon), tend à confirmer l’hypothèse que les ateliers monétaires celtes pouvaient et devaient certainement être itinérants et non sédentaires.

Je pense que la théorie qu’il puisse s’agir d’un moule de faussaire, peut-être écartée, car ces derniers et quelque soit l’époque ont toujours eu tendance à fabriquer des divisionnaires faciles à écouler dans le commerce, et surtout rentable à la fabrication. Leurs cibles de prédilection ont le plus souvent été les monnaies d’argent ou d’or frappées au marteau, qu’ils reproduisaient en métal vil et qu’ils sauçaient de métal précieux, afin de leur donner l’apparence des frappes officielles. Hors la production des potins, coulés en bronze, impose un processus technique relativement complexe au regard de la frappe au marteau, pour des monnaies à trop faible faciale pour être très rentable. Mais seul un référencement systématique des potins pourrait éventuellement permettre de dénicher un exemplaire provenant de ce moule et définitivement écarter l’éventualité d’un moule de faussaire.

R2/- Quant à la seconde moitié de ce matériel, il est possible qu’elle soit toujours sur site, peut-être même à quelques centimètres du lieu de cette découverte. Mais l’origine géographique exacte du tas de gravas qui contenait l’objet en question n’étant pas encore connue, il est fort peu probable qu’elle apparaisse un jour, que l’endroit soit répertorié comme site archéologique et donc fouillé officiellement. C’est malheureux, car on peut penser que les réponses aux questions soulevées sont, peut-être, sur place bien enfouies.

R3/- Contre toute attente, il est tout à fait possible de couler du bronze dans un moule du même métal sans faire fondre celui-ci sous la chaleur de la coulée. Cela tient à la composition du bronze qui est un alliage de cuivre et d’étain. Ainsi la température de fusion de l’étain étant inférieure à celle du cuivre, il suffit que le moule soit d’un bronze à la proportion d’étain inférieure à celle du bronze de la coulée, pour que le moule dont la température de fusion est plus élevée, résiste à la chaleur de la coulée du bronze à la proportion d’étain plus importante, et dont la température de fusion est bien inférieure.

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sources photos :

http://artefacts.mom.fr/fr/home.php

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