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La “recette” du métal de cloche

Par Gilles MARCHAND

Afin de palier au manque de cuivre pour fabriquer des monnaies divisionnaires, une loi du 6 aout 1791 ordonna de mélanger à parts égales du cuivre avec le métal des cloches.

Instruction relative au métal de cloche

Instruction relative au métal de cloche

Le procédé de fabrication du métal de cloche utilisé pendant la révolution pour frapper ces monnaies a fait l’objet d’une instruction officielle datée du 18 septembre 1791. A l’origine, cette instruction était destiné aux ateliers monétaires et apportait les solutions permettant de résoudre les problèmes posés par cet alliage hors normes.

Certains passages ressemblent cependant plus à une recette de cuisine qu’à un rigoureux procédé scientifique.

Ainsi, “Pour fondre ce mélange avec facilité, il ne faut d’abord mettre au creuset que la moitié de la matière qu’il doit contenir ; et lorsque cette moitié sera en pleine fusion, on doit jeter sur la surface du bain environ deux onces d’un flux composé de deux livres de sel ammoniac , et quatre livres de résine, bien pilés ensemble, auxquels on ajoutera huit onces environ de poussier de charbon bien pilé et bien sec. L’effet de ce flux est de rendre la  matière ductile, en empêchant la calcination qui auroit lieu , sans cet intermède , par le seul contact de l’air sur la surface du métal en fusion.
On remettra ensuite l’autre moitié de la fonte préparée , et lorsque le tout sera en parfaite fusion , on réitérera la même dose du flux indiqué ; après quoi on brassera avec célérité et on coulera dans les moules.”

12 deniers en métal de cloche (photo Infonumis)

12 deniers en métal de cloche (photo Infonumis)

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Cet alliage permettra la frappe des monnaies de 3, 6, 12 deniers et  des pièces de 1 et 2 sols aux balances jusqu’à  la création du système décimal. Les nouvelles monnaies de 1 et 5 centimes, 1 et 2 décimes seront alors réalisées en cuivre ou en bronze.

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Un grand merci à J P Moindrot,  membre du GAM (Groupement Archéologique Mâconnais) pour avoir retrouvé cette instruction et nous l’avoir fait parvenir.

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