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La paternité du Puma au revers de la 10 centésimos 1930 de le République d’Uruguay (2/2)

Suite de l’article de M Eduardo Cicala paru en mars 2021 dans le bulletin numismatique “El Sitio” n°38 de l’institut uruguayen de numismatique (voir https://www.numismatique-en-maconnais.fr/2021/09/la-paternite-du-puma-au-revers-de-la-10-centesimos-1930-de-le-republique-duruguay-1-2/)

L’histoire de la pièce de 10 centésimos

Montero Bustamante raconte dans une lettre écrite à Bad Nauheim en Allemagne le 19 avril 1930 et adressée au président de la BROU, le Dr Alejandro Gallinal, qu’en raison de l’échec du concours privé réalisé avec des artistes nationaux renommés du Musée des Beaux-Arts et du Cercle des Beaux-Arts parmi lesquels se trouvait le sculpteur José Belloni, il n’avait apporté en Europe que quelques croquis des artistes convoqués et précisait ” Seul le croquis du sculpteur Belloni dans lequel apparaît un couguar projeté sur le Soleil me semblait un concept digne d’être exécuté. “

La pièce de 10 centésimos était pour lui la pièce commémorative la plus importante. Frappée en billon (cuivre-aluminium, 91% Cu / 9% Al), elle avait le plus grand diamètre (27mm) des trois monnaies à exécuter et serait la plus diffusée, avec cinq millions de pièces frappées.

Parmi les trois graveurs mentionnés, Montero Bustamante qui ressentait une admiration particulière pour Alexandre Morlon, peut-être parce qu’ils appartenaient tous les deux à une même génération, décide que c’était cet artiste qui développerait cette monnaie.

Il précise plus loin : ” Ayant remarqué la supériorité artistique de M. Morlon sur ses collègues lors de la réorganisation et de la simplification des thèmes, je lui ai confié la mission d’interpréter l’idée du sculpteur national José Belloni et de la compléter par une effigie de la République actuelle “.

Et Montero Bustamante ajoutait quelques lignes plus tard : “… le dessin du Puma a été soigneusement étudié par l’artiste avec mon intervention personnelle, se servant pour cela du seul spécimen vivant que possède le Jardin des Plantes de Paris. Ce bel animal est le seul survivant des cinq couguars américains (Felis Concolor Linnaeus) originaires du sud du Brésil, que l’actrice française Sara Bernhardt a fait don de cet établissement en 1913. En outre, cette étude a été complétée par l’examen et les dessins des nombreux spécimens de couguars embaumés que possède le Musée d’Histoire Naturelle de Paris, en particulier du Felis Geoffroyi porté par D’Orbigny du Rio de la Plata lors de son voyage de 1824-1825. J’ai consigné ces détails pour montrer la conscience artistique avec laquelle a été étudié ce thème “

Aucune copie n’a été faite du croquis original du sculpteur uruguayen José Leoncio Belloni pour la pièce du centenaire de 10 cts apporté en Europe par Raúl Montero Bustamante. Ce croquis a été la base de la création du revers de la pièce de 10 centésimos du centenaire et pour laquelle Alexandre Morlon a réalisé les coins correspondants. Il convient de souligner à nouveau l’admiration professée par Montero Bustamante sur la méticulosité de l’artiste Alexandre Morlon.

Dans une lettre du 9 septembre 1930 adressée au ministre des finances Javier Mendívil, le président de la BROU, Alejandro Gallinal, se référant aux artistes impliqués commentait ce qui suit : “… ce sont des graveurs de réputation universelle et c’est grâce à eux que les pièces frappées à l’occasion du Centenaire ont atteint la haute valeur technique et artistique qui a leur été reconnue aussi bien en France que dans notre pays.”.

Épilogue

Cependant, tout le monde n’était pas satisfait des dessins et M. Ramón Mora Magariños les critique dans son ouvrage “Numismática; Las monedas del centenario uruguayo” paru en 1937.

M Mora Magariños indique que le revers de la médaille est réservé aux ” allégories historiques, types caractéristiques, armoiries et emblèmes de la localité auxquels ils sont destinés. Comme le couguar a disparu en Uruguay; il aurait été plus approprié de graver un cheval, un taureau ou la colline de Montevideo, car ces images lui auraient donné plus de beauté et de sens “.

M Mora Magariños indique que le revers de la médaille est réservé aux ” allégories historiques, types caractéristiques, armoiries et emblèmes de la localité auxquels ils sont destinés. Comme le couguar a disparu en Uruguay; il aurait été plus approprié de graver un cheval, un taureau ou la colline de Montevideo, car ces images lui auraient donné plus de beauté et de sens “.

En référence à la gravure elle-même il explique que le couguar semblait debout dans “… une posture quelque peu forcée et symétrique, les pattes trop ouvertes et inclinées d’avant en arrière pour pouvoir se reposer tranquillement sur elles”. “Dans cette posture, l’animal ne semble pas marcher devant le soleil”. Pour illustrer ses commentaires sur ce que la gravure aurait dû être, il inclut dans son ouvrage les dessins de l’artiste R. Bugatti (collection Herbard, Paris).

Cependant, après ces critiques, il terminait en précisant : ” Le couguar est superbement traité et révèle la compétence et le goût de l’artiste. La tête et corps admirablement sculptés et l’air du félin bien obtenu “.

Références :

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